les orgues Mutin-Cavaillé-Coll de la cathédrale d'Oran
la première cathédrale
(Saint-Louis)
la nouvelle cathédrale (Sacré-Coeur)
le facteur d'orgue : Charles Mutin
l'instrument aujourd'hui: abandon ou préservation?
Créé en 1867, le diocèse d'Oran s'est établi autour de l'église Saint-Louis située dans la vielle ville, et achevée vers 1850. Cette église possédait un orgue, inauguré le 12 Août 1855 ; on peut lire dans "itinéraires en Algérie" de Louis Piesse en 1862, cité par Jacques Gandini dans son ouvrage "églises d'oranie" p. 93 (1):
<<Un buffet d'orgues est placé au dessus de la porte d'entrée; il a été construit à Valence; ses tuyaux sont horizontaux et verticaux; ces derniers qui ressemblent à autant de tromblons, prêts à faire feu sur les fidèles, leur envoient à ce qu'on dit, à défaut de mitraille, des notes discordantes...>> (1)
construit à Valence, tuyaux horizontaux, forte présence espagnole à Oran, tout ceci fait penser à un instrument de type ibérique, avec "trompeteria" en chamade...
Cet instrument est remplacé en 1874 par un Merklin de "15 jeux
effectifs, 22 registres, 2 claviers de 56 notes (et pédalier) et un buffet
de chêne sculpté produisant une impression de richesse et de force...
à la louange des fabricants de cet orgue, les divers organistes, dont
quelques uns célèbres, venus à Oran, n'hésitaient
pas à déclarer combien cet instrument était puissant et
harmonieux." (1)
En voici la composition :
1er clavier Grand-Orgue (56 n.) : Bourdon 16 - Montre
8 - Bourdon 8 - Salicional 8 - Viole de gambe 8 - Prestant 4 – Flûte 4 – Jeux
de combinaisons : Fourniture III rangs -
2ème clavier Récit (56 n.) : Flûte harmonique 8 - Dolciana (transm.)
8 - Gambe (transm.) 8 - Voix céleste 8 - Flûte octaviante (transm.) 4 Basson-Hautbois
8
+ Flageolet 2 -Trompette 8 - Clairon 4 - + Comet V rangs
Pédales séparées (27 n.) : Soubasse (transm.) 16 - Octavbasse (transm.)
8
Pédales de combinaisons : Tir I - Tir II - Acc.II/I - Anches I - Expression
Récit et une partie du grand orgue – Trémolo.
(Devis J. Merklin orgue neuf du 17 août 1872,Archives
Nationales F19 7789, cité par Robert Martin,Au
Monde de l'orgue)
On peut en voir le buffet (1), et la tribune lors d'une cérémonie à Saint-Louis (4).
Mais la ville se développe surtout vers l'Est, et en 1913 Saint-Louis redevient église, le titre de cathédrale est transféré à l'église du Sacré-Coeur, située place Jeanne d'Arc, plateau Karguentah. L'édifice est maintenant désaffecté.
Sous l'impulsion de Mgr Cantel, évêque d'Oran de 1899 à 1910, une nouvelle construction de style romano-byzantin voit le jour; le chantier fut ouvert le 20 Avril 1903, la première pierre posée le 5 Avril 1904. L'édifice fut conçu par Monsieur Ballu, architecte en chef des monuments historiques en Algérie (2), qui exigea que le futur buffet d'orgue soit construit en deux parties afin de dégager la verrière (3). Après la faillite du premier entrepreneur M. Cottancin, qui édifia la crypte, c'est Auguste Perret qui acheva la construction, au moyen de la toute nouvelle technique des voiles de ciment armé.
La nouvelle cathédrale (77m de longueur, 40m de hauteur sous la coupole, 45m de largeur au transept) fut bénite le 9 Février 1913. Succédant à Mgr Capmartin, c'est Mgr Legasse qui oeuvra pour aménager l'intérieur de la toute nouvelle cathédrale.Le grand-orgue Cavaille-Coll-Mutin fut inauguré le 3 Février 1918 (2).Il rendit de bons et loyaux services jusqu'en 1962, et même après, puisque l'église resta cathédrale d'Oran pendant quelques années.Devenue maintenant centre culturel, et classée monument historique, une partie du mobilier a été conservée.
C'est à Charles Mutin
(1861-1931) qu'est confiée la réalisation de l'instrument qui
sera inauguré en 1918. Après avoir travaillé à Caen,
il reprend la direction de la célèbre manufacture Cavaillé-Coll
en 1898 (Aristide C.C. meurt en 1899) (6), et il poursuit
la tradition de son illustre prédécesseur en construisant des
instruments dont on reconnait maintenant les grandes qualités, même
si quelquefois on rencontre du zinc... (à noter que ce métal était
quelquefois utilisé volontairement, pour renforcer le mordant des gambes
par exemple, et pas seulement pour des raisons d'économie ) ; de même,
les bois exotiques remplaçaient souvent le chêne pour la construction
des sommiers.
Là encore, si certains voient des entorses à une certaine tradition
de la facture d'orgues, il est indéniable que nombre d'essences exotiques
possèdent des qualités (fil du bois, absence de noeuds, tenue
dans le temps...) soutenant la comparaison avec celles utilisées jusqu'alors.
Les idées
"nouvelles" sur la facture d'orgue sont exposées dans plusieurs
ouvrages, et dans un article paru dans l'encyclopédie
de la musique et du
conservatoire en 1926 (7)
Modernité ou décadence ? Mais qu'on juge de ses réalisations (7) :
1899 :Paris St-Augustin 52
jeux, 3 cl. ped.
1900 Neuilly sur Seine
: 52 jeux, 3 cl. ped. Conservatoire de Moscou : 50 jeux, 3 cl. ped.
1900 Orgue de Salon d'Alexandre Guilmant
1907 Bidart : 62 jeux, 3 cl.ped. (Baron de l'Espée)
1910 Buenos-Aires
: 62 jeux, 3 cl. ped.
1910 Lujan
50 jeux, 3 cl.ped.
1911 orgue de Mr Weddell, cédé en 1930 à N.D.
d'Afrique
1912 Les Chartreux (Ste Marie-Madeleine, Marseille) : 32jeux, 3 cl. péd.
1913 Casino de Nice : grand-orgue
1919 Basilique de Montmartre :
74 jeux, 4 cl. péd.
1919 Saint-Martin Marseille :
21 jeux 2 cl. péd. etc.. etc...
C'est donc après avoir installé de nombreux instruments à
l'étranger, pendant la période troublée de la première
guerre mondiale, (en Argentine
notamment) , que Charles Mutin construit l'orgue de la cathédrale d'Oran
; il sera inauguré le 3 Février 1918 (2).
En Algérie, il construira aussi l'orgue du temple
d'Alger, et celui de Tunis. Ce sont encore des instruments sur lesquels
la plaque de signature porte encore
le nom de "Cavaillé-Coll"associé à celui de Mutin,
instruments construits certainement en série, la composition étant
quasiment identique à quelques jeux près, lorsqu'on les compare.
(voir tableau)
La production en (petite) série se pratiquait déjà depuis
longtemps et on rencontre encore beaucoup de petits instruments de conception
simple et robuste qui fonctionnent encore... (le catalogue de Cavaillé-Coll,
puis celui de Mutin en proposait de nombreux modèles).
Il n'en sera plus de même après 1924, lorsque Auguste Convers
prendra la succession de Charles Mutin, et orientera la facture dans la direction
que l'on sait.On trouvera de nombreux renseignements
sur la vie et l'oeuvre de Charles Mutin dans les ouvrages de Loïc Métrope,
historien des
Cavaillé-Coll (6).
-état en 1989 : plutôt moyen, donnait l'impression d'un instrument
encore complet et restaurable
-état en 2004 : d'après les photos prises par un membre de ma
famille, il manque des tuyaux de
pédale, et l'ensemble était
souillé par des fientes d'oiseaux s'introduisant par des vitraux cassés.(voir
photo de la console)
-état en 2007 : l'instrument s'est nettement dégradé, en raison de la présence d'oiseaux, et sans doute de l'air marin s'infiltrant par la verrière. Les boiseries ont perdu leur lustre, la fiente a envahi le grand-orgue, et la console semble très abimée...Un facteur d'orgue a cependant pris contact avec les autorités pour assurer la préservation de ce qui peut être encore sauvé.
mais on peut imaginer l'orgue à ses débuts, et pourquoi pas une future restauration...
haut de page .........
les photos présentées
sur ces pages ont été prises en Mai 2007 par Dominique Colin,
et ont permis de mieux préciser la structure interne de l'instrument
et de confirmer certaines des hypothèses faites lors de ma visite de
1989. Je voudrais
lui adresser ici tous mes remerciements pour m'avoir permis de les utiliser.
Les originaux se trouvent sur le site "Orgue
en Algérie"
les buffets
la console
la mécanique du GO
la mécanique du RE
le tirage des jeux
la soufflerie
comme précisé dans l'historique, l'architecte en chef des
monuments historiques, avait exigé que le buffet soit séparé
en deux parties, afin de dégager la verrière
centrale. C'est un parti-pris courant dans les édifices de la fin
du XIXème siècle, dont la tribune est souvent éclairée
par une grande rosace que l'orgue ne doit pas cacher. On trouve donc deux
corps symétriques, celui de gauche
en regardant la tribunecontenant les tuyaux du récit expressif, et celui
de droite, la tuyauterie du grand-orgue,
et certainement la pédale empruntée.
La pédale réelle
(vraisemblablement avec extension) est dissimulée derrière le
buffet de gauche. Cette disposition, qui ne semble pas avoir été
prévue dans le plan initial, est-elle le signe d'un ajout plus tardif
?
Conformément à une certaine mode de l'époque (de nombreux instruments de Puget sont ainsi), le tuyaux de façade dépassent de la boiserie, et forment des mitres qui couronnent l'ensemble. Les plus grands tuyaux semblent être longs d'environ douze pieds, et constituent certainement la basse de Montre 16 pour le buffet de droite. Les tuyaux de façade du buffet de gauche semblent postiches. Il est difficile d'en préciser la nature du métal, les pliures des tuyaux abimés du buffet gauche, font penser à du zinc...
Ces deux meubles sont exécutés avec soin, en chêne,
peut-être verni tardivement, car bien brillants, et de teinte légèrement
rougeâtre... La plate-face centrale de chaque buffet fait saillie, et
le bandeau retenant les tuyaux est sculpté de motifs étoilés.
Souillés par les oiseaux, les meubles ont perdu leur lustre.
Les deux corps sont reliés par un soubassement, incliné vers les buffets, qui abrite la mécanique, les porte-vents, etc... ce soubassement est masqué par deux sortes de joues arrondies;(photos D.C)
( voir dessin exécuté de mémoire après ma visite en 1989).
pour l'anecdote : mon oncle racontait qu'il avait surpris un jour un organiste (paix à son âme) en train de casser la croûte avec vin et saucisson, derrière l'orgue, pendant un interminable sermon; ce n'est que la version plus méditerranéenne, certes, du salon aménagé derrière l'orgue de Saint-Sulpice pour les organistes parisiens...
La console, très
soignée (à l'origine..) , est séparée, tournée
vers la nef, et légèrement en avant des buffets. Elle comprend
deux claviers de 56 notes et pédalier
plat de 30 notes, pédales de combinaison à cuiller, de part et
d'autre de l'expression à bascule, étiquettes en papier au dessus.
Les registres sont disposés en gradins, batons ronds avec boutons de
porcelaine (liseré bleu pour le GO, marron pour la PE, ?? pour le RE)
la rangée supérieure comporte des inscriptions rouges et
ces derniers jeux (mutation, mixture et anches) semblent pouvoir être
appelés par les
"pédales de combinaison ":
Anches Ped., Anches GO (et mixtures ?), Anches RE" (s'agit-il
d'une double laye, ou de doubles registres, seul l'examen du sommier peut permettre
de le dire).
on trouve également au dessus des pédales de combinaison, les inscriptions "copula Grand-orgue, copula oct.grave Récit, copula Récit, (soit Barker/GO, RE/GO 16 et RE/GO)
les registres de gauche concernent les jeux du GO, dans le buffet placé à gauche de l'organiste regardant la nef, la rangée du bas ( soubasse 16, basse 8, violonbasse 8) constitue une "pédale empruntée" aux bourdon16 , montre 8, violoncelle du GO; en effet, le buffet de GO au fond duquel on aperçoit les basses en bois de la montre 16, n'est pas très large, et cette solution était fréquemment adoptée dans ce type d'instrument.
les registres de droite, concernent logiquement les jeux de récit, la rangée du bas commandant les jeux de pédale réels placés derrière le buffet, à commande pneumatique, et certainement en extension.
j'ai longtemps entendu dire que la traction était pneumatique ; pourtant
la transmission des notes est bien mécanique, avec certainement une machine
pneumatique au GO, et le complément de pédale tubulaire. Le tirage
des jeux du GO et du RE est également mécanique, par contre c'est
un système pneumatique que l'on trouve sur le complément de pédale
situé derrière le buffet de récit.
Détaillons l'ensemble en partant de la console:
les panneaux arrières enlevés,on aperçoit un système
entièrement mécanique, avec de bas en haut (photo):
les contre-touches des claviers, les vergettes verticales, les renvois
d'équerres, les barres d'accouplement, et à droite et à
gauche,les sabres en fer de tirage des jeux. l'ensemble passe sous le
pédalier pour être redistribué vers les buffets en passant
sous le plancher central
la mécanique du grand-orgue
(en attente d'autres précision)
Dans des instruments similaires de moindre importance (orgue de choeur du Sacré-Coeur de Paris 1914, et Saint-Martin de Marseille 1919),ainsi que dans certains instruments construits à Buenos-Aires, avec également deux buffets et console retournée, on trouve une assistance par machine Barker; la présence d'une pédale type cuiller étiquetée "copula Grand-Orgue" indique bien la présence d'une assistance par "leviers pneumatiques" et conforterait alors ce que j'ai entendu dire.
depuis la console, les vergettes passent sous le pédalier, puis sont renvoyées à angle droit vers le buffet de gauche, en passant sous le plancher qui relie les deux buffets
en se plaçant derrière le buffet de récit, on aperçoit
une partie de la mécanique (photo):
- les vergettes provenant de la console après renvoi à
angle droit
-au premier plan la tringlerie de commande de la pédale d'expression
qui passe sous le sommier de récit
-au fond,derrière le porte-vent cylindrique, le faisceau de tubes
de plomb commandant l'extension du sommier de pédale (dont on voit la
laye en haut), par l'intermédiaire d'un relais pneumatique dont on aperçoit
les petits souflets blancs
-enfin à mi-hauteur, le flanc du sommier de récit
la mécanique se poursuit à droite par (photo):
-la tringlerie de la pédale d'expression
-l'abrégé horizontal en fer sous le sommier de récit
-le porte-vent du récit au fond, en rouge
-les tuyaux postés de la grosse flûte de 16
-quelques pilotes des registres du récit
-le réservoir à tables parallèles
-à droite, le sommier complémentaire de pédale
la transmission de pédale
pour les trois jeux situés dans le buffet de GO (soubasse 16, basse 8, violonbasse 8) il n'y a pas de mécanique à proprement parler, puisqu'ils sont empruntés à ce clavier (voir composition); s'agit-il d'une transmission pneumatique, ou de gravures alternées?
Les jeux situés à l'arrière du buffet de RE (bombarde 16-8 et flûte 16-8-4) sont sur un complément pneumatique, et on peut voir sur la photo ,le faisceau de tubes de plomb, derrière les tuyaux de bombarde.Il y a par ailleurs des sommiers complémentaires pour les dessus des jeux qui sont en extension. Ces jeux ont-ils été placés dès l'origine (ce qui traduirait une certaine improvisation...) ou ont-ils été ajoutés plus tard, la pédale empruntée étant jugée insuffisante ?
la mécanique de tirage des jeux
les jeux du grand-orgue
la transmission du mouvement se fait depuis la console, en passant sous le pédalier, puis renvoi à angle droit pour passer sous le réservoir du GO (voir photo ) en enlevant les panneaux du flanc droit du soubassement de GO, on découvre un abrégé vertical (photo) qui assure la distribution jusqu'aux têtes de registres on aperçoit également des départs de postages, puisque certaines basses sont postées de chaque coté du sommier de GO (voir tuyauterie du GO)
les jeux du récit
système identique au grand-orgue, puisqu'on observe au fond du soubassement
des pilotes verticaux de tirage de jeux
(voir plus haut la description de la mécanique du récit)
les jeux de pédale
comme il a été dit précédemment, certains jeux sont empruntés au GO, donc certains registres du sommier de GO sont affectés à la pédale s'il s'agit de gravures alternées, et d'autres sont posés sur un complément pneumatique derrière, et dans le buffet de récit; la commande est alors tubulaire.
A l'origine, l'alimentation en vent était assurée par deux souffleurs, placés derrière le buffet de GO, qui agissaient sur les pédales que l'on peut voir sur cette photo, de part et d'autre de la caisse contenant le ventilateur électrique, ajouté plus tard. On voit également devant la caisse du ventilateur, la boîte à rideau et la ficelle reliée à la table supérieure du soufflet, qui régulent le débit de la turbine électrique.Les pédales agissaient sur des pompes, que l'on voit sur la photo suivante.accouplées semble-t-il par un vilebrequin en vue d'assurer une plus grande régularité (on distingue au fond un tube d'acier noir coudé, pouvant remplir cette fonction). A remarquer que les pompes sont ici à tables parallèles, et non cunéiformes comme habituellement.On peut voir également sur le plancher, les tringles de bois (ou pilotes) commandant les registres du GO
L'air était stocké dans un premier réservoir
dans le soubassement du GO, et dans un autre réservoir situé dans
le soubassement de RE, (photo)
D'après un article paru dans la revue de l'Orgue N°
77 octobre - décembre 1955 p.112(10), Norbert Dufourq
écrit :
<<(…) A la cathédrale d'Oran (...) l'organier a cru bon de pousser la pression
à un point qui déchire les oreilles ...>>
On devrait en conclure que la pression était assez élevée...et
peut-être même différenciée s'il y avait deux réservoirs?mais
je n'ai pas souvenir que les personnes qui ont approché l'instrument
en aient eu les tympans abimés!
appel à témoignage !
On trouvera ici la liste des jeux de l'orgue relevée en 1989 : la composition est plutot symphonique, avec toutefois une mutation (la quinte du GO) et une mixture (le plein-jeu du GO), elle est typique des instruments similaires construits à cette époque; à titre de comparaison on pourra consulter ce tableau qui montre bien qu'ils s'agissait de variantes d'une composition type.
détail des jeux relevés à la console (voir le tableau des jeux relevé en 1989) :
registres de gauche : GO
plein-jeu
. |
quinte
2 2/3 |
basson
16 |
trompette
8 |
clairon
4 |
bourdon
16 |
montre
16 |
montre
8 |
flûte
harmonique 8 |
violoncelle
8 |
soubasse
16 |
basse
8 |
violonbasse
8 |
prestant
4 |
bourdon
8 |
registres de droite : RE
octavin
.2 |
trompette
harmonique 8 |
basson
hautbois 8 |
voix
humaine 8 |
soprano
harmonique 4 |
diapason
8 |
cor
de
nuit 8 |
viole
de
gambe 8 |
voix
céleste 8 |
flûte
octaviante 4 |
principal
4 |
flûte
8 |
grosse
flûte
16 |
bombarde
16 |
trompette
8 |
..................................................pédales de combinaison
tirasse
grand-orgue |
tirasse
récit |
anches
pédale |
anches
grand-orgue |
anches
récit |
expression
à bascule |
copula
grand-orgue |
copula
récit |
copula
octave grave récit |
trémolo
|
détail des jeux par plan sonore :
grand-orgue | récit | pédale |
bourdon 16 |
diapason 8 cor de nuit 8 viole de gambe 8 voix céleste 8 flûte octaviante 4 |
soubasse 16 basse 8 violonbasse8 grosse flûte 16 * flûte 8 * principal 4 * * hors buffet |
combinaisons : | combinaisons : | combinaisons : |
quinte 2 2/3 plein-jeu basson 16 trompette 8 clairon 4 |
octavin 2 |
bombarde 16 * trompette 8 * * hors buffet |
tirasse grand-orgue, tirasse récit | ||
appel anches PE, RE, GO (et jeux de combinaison ?) | ||
expression récit par pédale à bascule | ||
accouplements Barker/GO, RE/GO octave grave, RE/GO | ||
trémolo |
la tuyauterie
tuyauterie du GO : on voit ici la batterie d'anches clairon, trompette, basson
tuyauterie du RE : le récit étant enfermé en boite expressive, je n'ai pas pu voir l'intérieur
tuyauterie de pédale
hors buffet ici : flûte en bois,
et bombarde
voici enfin deux extraits de la revue L'Orgue N° 77 octobre - décembre 1955 pp.112 (Cités par Robert Martin dans Le monde de l'orgue(10) :
<<(…) A la cathédrale
d'Oran, il y en a un distribué en deux buffets signé Mutin (1918), et qui nous
rappelle étrangement l'orgue de chœur
du sacré cœur de Paris, ...>>
Mais avec deux seize pieds (dont un ouvert) et quatre huit pieds au GO, trois huit pieds au RE, un seize pieds ouvert à la pédale, 9 jeux d'anches en tout dont deux seize pieds , l'octave grave au RE, cet instrument était plus tout de même plus important que celui du Sacré-Coeur de Montmartre (dont on peut trouver la description ici), et convenait à cet édifice, dont l'acoustique n'était pas trop résonante, malgré le béton et la présence des coupoles.
Le même auteur poursuit (10) :
" Voici la composition
de l'instrument oranais :
Grand-Orgue :
Montre 16, Bourdon 16 ;
Montre 8, Bourdon 8, Violoncelle 8, Prestant 4, Flûte octaviante 4, Quinte,
Plein Jeu, Basson 16, Trompette 8, Clairon 4
Récit :
Diapason 8, Cor de Nuit
8 ; Viole de Gambe 8, Voix céleste, Flûte octaviante 4, Octavin 2, Trompette
8 , Soprano harm 4 , Hautbois 8, Voix humaine 8
Pédale :
Grosse Flûte 16, Bourdon
16, Soubasse 16, Flûte 8, Violoncelle 8, Flûte 4, Bombarde 16, Trompette 8.
"
on remarquera quelques
différences avec les indications relevées à la console, au niveau des jeux de
pédale.(en particulier,
la présence
simultanée d'un Bourdon 16 et d'une Soubasse 16 est peu vraisemblable)
haut de page ......
ancienne
cathédrale Saint-louis
cathédrale: les premiers organistes
Paul Aubry-Angelier
Raymonde Jorro
Lucien Lefèvre et la chorale
répertoire de la chorale du Sacré-Coeur
les autres formations
ancienne cathédrale Saint-louis
la présence d'un instrument dans la première église
Saint-Louis en 1855, cinq années après sa construction (voir historique)
témoigne d'une tradition musicale, jointe à une ferveur religieuse,
enracinées dans les populations à forte dominante espagnole qui
peuplaient les premiers quartiers d'Oran.On peut citer le nom de Prosper
Pascal ( 1825-1880), qui fonda en 1862 la Société Chorale
d'Oran, et fut peut-être organiste à Saint-Louis.
(communication de Denis Havard de la Montagne
"musica et memoria"(11))
.Il est cependant plus connu pour ses "adaptations" et traductions
des opéras de Mozart, destinés à les rendre intelligibles
au public parisien du XIXème siècle.
Par la suite, le développement artistique s'est poursuivi dans tous les domaines, tel qu'on pouvait l'attendre dans une grande ville en plein développement, brassant des populations de toutes origines :en 1954 la ville de 293000 habitants comptait environ un tiers de musulmans et une importante communauté israélite (il y avait également un orgue de 18 jeux à la grande synagogue).
Mais nous ne nous intéresserons ici qu'à l'activité musicale autour de l'orgue de la cathédrale.
L'orgue de la cathédrale du Sacré-Coeur ayant été
construit en 1918, le premier titulaire fut René Lecouteur. Né
en 1870 dans la Manche, élève de Lebel à l'Institut
National des Jeunes Aveugles, organiste à N.D. de Carentan
de 1891 à 1916, puis à Oran avant de revenir en France (11).
Lors de l'inauguration de l'orgue de Sidi-Bel-Abbès, le 21 Février
1926, l'assistance apprécia " ... M.Lecouteur, dont on retrouva
les qualités qu'admiraient les habitués de la cathédrale
d'Oran, et ses dignes émules, MM Chaunut et Bertomeu."(1)
p.385
A partir de 1930, et jusque vers 1950, c'est Paul Aubry-Angellier qui tient
l'orgue de la cathédrale, mais également celui de la synagogue
pour les offices du samedi.
Dans " L'Oranie Artistique et Littéraire", article
paru dans "le Livre d'Or de l'Oranie" (1930, réédité
en 1990 ), Angèle Maraval-Berthoin, femme de lettres donnait la
liste de tous les artistes en vogue à l'époque, et écrivait
notamment :
"...M. Aubry-Angellier déchaine la grande voix des orgues à
la cathédrale,et s'occupe de la composition..." (8)
on trouvera ici la reproduction d'une
de carte de visite de Paul Aubry-Angellier.
(Saint-Quentin 1913 – Marseille 2002) prit la suite
jusqu' en 1963 (photo 24 Décembre
1960)
"Originaire du Nord-pas-de-Calais, elle s’est installé dès son adolescence
à Oran ; après un Premier Prix de piano au conservatoire de cette ville, elle
part pour Paris perfectionner son éducation musicale en piano et orgue. Devenue
titulaire de la cathédrale d’Oran, elle fonde et dirige une importante chorale.
En 1963, l’indépendance l’oblige à quitter l’Algérie pour Marseille ou elle
est accueillie par son oncle, organiste non voyant de la basilique de Notre-Dame
de la Garde, Louis Masson, ancien élève de l'Institut
National des Jeunes Aveugles (11).
Grâce à l’intervention de Paul Gueydon, organiste de la cathédrale et à qui
elle vouera une immense reconnaissance, elle succède, en 1966, à Louise Rougé
au grand orgue de Saint-Cannat
les prêcheurs, poste qu’elle conserve jusqu’en septembre 1986. Son amour de
l’orgue était véritablement passionnel jouant tout le répertoire de Bach à Alain
en passant par Franck Vierne ou Messiaen et mettant sa virtuosité au service
de la liturgie." (extrait de : L'orgue dans la ville,J.R.Cain et Robert
Martin, éd.Parenthèses)(9)(10).
Dans la revue L'Orgue N° 77 octobre - décembre 1955 pp.112
(cité par Robert Martin dans le Monde de l'orgue) on peut
encore lire :
"...Mais ici, une organiste qui a la foi - Mme Jorro- et qui ne désespère pas
d'améliorer [l'orgue] un jour prochain (plein jeu et cornet à ajouter) , interprète
la musiqueclassique et initie les oranais à Pachelbel, Couperin, tout comme
Jehan Alain. Il lui faut beaucoup de courage - et elle n'en manque pas - pour
imposer Bach en ses auditions de musique religieuse..."
Mon oncle Lucien Lefèvre (1920-1995) fut initié à l'orgue
par Paul Aubry-Angellier; voici quelques partitions
lui ayant appartenu , on y trouve les compositeurs "modernes" mais
aussi Bach et les classiques français du XVIIIème dans les recueils
de Félix Raugel.
Pour l'anecdote, un chemin assez tortueux dans l'arbre
généalogique, relie les familles Lefèvre, Boellmann,
Niedermeyer, Gigout....
Lucien Lefèvre dirigea également la chorale
(photo (22 Novembre 1953),
qui fut associée à tous les évènements et fêtes
religieuses, et aborda un répertoire assez varié (voir au-dessous
et programme Ste-Cécile
1960 )
La chorale du Sacré-Coeur comprenant une quarantaine de participants
( photo 1960 ) fut dirigée
par monsieur Lopez de 1944 à 1949, par monsieur Dupuy de 1949 à
1950, et en 1951, le chanoine Carmouze, archiprêtre de la Cathédrale
chargea Lucien Lefèvre de "redynamiser" un ensemble qui s'essoufflait.
Il s'y attela avec beaucoup de courage, car les répétitions avaient
lieu le mardi et jeudi soir de 18h à 19h30 pour les voix féminines,
le mercredi et le vendredi aux mêmes heures pour les voix d'hommes, et
le samedi soir pour les répétitions d'ensemble. Cela eût
pour effet de donner un éclat particulier à la messe de 10h30
: le clergé s'en montra ravi et le manifesta en offrant de temps en temps
l'apéritif à tous les participants dans la salle du chapître.
Vous pourrez entendre entendre à la page suivante, quelques courts fragments d'enregistrements des années 1950 à 1960.
Après son retour en France en 1962, Lucien Lefèvre poursuivit
une activité musicale plus discrète, comme organiste et chef de
choeur à l'église Saint-Martin de Jouy-en-Josas, où il
oeuvra avec le titulaire Pierre Louvel pour la restauration du petit orgue Abbey
en 1975, puis se retira en 1985 dans le petit village de Lauret près
de Montpellier.
Il y décéda en Août 1995.
photo : à l'orgue de Saint-Guilhelm-le-désert en 1990
REPERTOIRE des CHANTS interprétés par la CHORALE DU SACRE COEUR D'ORAN
AICHINGER Gregor Regina Caeli
BACH
Jean Sebastien Notre dame de la
Paix
Stabat Mater
Alleluia
Alleluia! Gloire au Christ
Gloire à mon Dieu qui règne aux cieux
................................................0
Jésus sois béni
La fète Dieu
( 0 Sacrum)
Loué soit le Seigneur
C'est Dieu seul qui commandeCrucifixus
Magnificat O Jésus mon doux
partage
BAKER HW (Sir) Si tu souffres, si tu pleures
BASILI Ave, Rex noster
BORTNIANSKY Prière pour la France
BRUN F. (abbé) Ave Maria
CAMPRA André Au Christ triomphant
CAROL Henri (Chanoine) 0 Quam suavis est
CHARPENTIER M.A Quam gloriosa dicta sunt de te
DESTENAY Le Christ
FAURE Gabriel Requiem
FRANCK
César Domine non
secundum
Offertoire de Paques
Offertoire de l'assomption
Offertoire pur dimanches
Ave Maria
6ème Beatitude
GALLON Jean Pie Jesu n° 2
GILBERT Pour le souvenir Francais
HAENDEL
Gloire au Dieu tout puissant
Nous t'adorons
Dieu tout puissant
Dieu de tendresse
Prière du Chrétien
Dieu règnera
0 Christ roi des rois
Voici l'Agneau de Dieu
Les
souffrances de Jésus Alleluia
Le choeur triomphal
JOSQUIN
des PRES 0 Domine J esu
Christe
Ave Maria
LALANDE ( de ) M.R. Te Omnes Angeli
LANGLAIS Jean Caritas Christi
LASSUS Dieu, rends moi pur
LULLY JB 0 sapientia
LA TOMBELLE (de) F Messe st Jean Baptiste
LERCHENFELAY Tamtum ergo
LEVAY C. Magnificat
LOTTI Antonio Crucifixus
LUCAS Blanche Psaume des disparus
MENDELSSOHN F
Recueillement ( oratorio "Elie")
Hymne à ste Jeanne d'Arc
MOINEAU Georges Dans la paix et lajoie
MONK WH L'ombre des nuit
MORALES Cristobal Peccantem me
NANINI G.M Diffusa est gratia
NOYON Joseph
Cantate populaire ste Jeanne d'Arc
Chant de triomphe (Jérusalem acclame)
RANSE (de) Marc Cantate pour la canonisation
.................................................de
Jeanne d'Arc
PALESTRINA G.P.
0 Gloriosa
Gloire à Dieu
0
Domine, Jesu Christe
0
Crux Ave
PINEAU Ch Confirma hoc Deus
PRAETORIUS
Michel Consolations
Chant d'allégresse
QUIGNARD René Messe pastorale de Noël
RAMEAU j p La Nuit
REICHARDT John.Fr .............In Pace
ROLLE J h Supplications
RUNGENHAGEN C.f L'Eglise
SCHUTZ Heinrich
Loué soit Jésus Christ
A jamaix béni
J'irai, Seigneur
Du seul Seigneur
UEBERLEE Gloire au roi de gloire
VAN BERCHEM
0 Jesus Christe
0 salutaris Hostia
VIADANA Adoramus te
VICTORIA Popule meus, quid
feci tibi
Domine non sum dignus
0 vos omnes
Taedet animam meam
Il faut également parler d'autres formations musicales, étroitement associées à la chorale de la cathédrale lors des nombreuses fêtes religieuses se déroulant dans, et autour de la cathédrale :
journée des chorales paroissiales (fête de Ste-Cécile)
<<...Après une aubade devant la mairie par la Joyeuse Harmonie, la Messe était célébrée en la cathédrale par Monseigneur Lacaste évêque d'Oran avec accompagnement d'orgue. L'après midi, un concert réunissant toutes les chorales du département, était donné devant une nombreuse assemblée. Chaque chorale interprêtait deux morceaux de son répertoire qui étaient suivis par un choeur d'ensemble. Une année, la chorale de la cathédrale et la chorale des ménéstrels ont chanté la messe de La Tombelle avec accompagnement d'orchestre ( derrière le maître autel) sous la direction de A. Palomarès (successeur de monsieur Michel Casagrande ) et Lucien Lefèvre.>> (communication de Jean Lefèvre)
les Ménestrels
On ne saurait parler de la chorale de la cathédrale sans y associer la chorale des Ménestrels, issue du patronage salésien d'Eckmühl- cercle Don Bosco:
La chorale des Ménestrels ( 4 voix d'hommes) a été formée en 1929 et dynamisée par le Père Bailly, salésien. Cette année là, elle fut présentée au concours international d'Alger et les Ménestrels sous la direction de Michel Casagrande enlevèrent trois premiers prix et les félicitations du jury.La même année un autre prix leur fut attribué suite à un concours au théâtre Antoine à Paris. En 1934 le père Albert Pairel, passionné de musique, développe la chorale mixte avec voix d'enfants.(environ une trentaine d'enfants, soprani et alti et une dizaine de ténors, autant de basses et cinq barytons). Sa renommée, avec d'autres chorales donne un relief saisissant aux obsèques de monseigneur Durand alors évêque d'Oran, en mars 1945, sous la baguette du Père Pairel (tiré des" Oeuvres Salésiennes"). Sous la direction de monsieur Michel Casagrande, les Ménestrels animaient les messes de la cathédrale pour les quatre grandes fêtes de l'année: Pâques, Pentecôte, Toussaint, Noël .( messe de la Tombelle, messe de Pérosi etc..) accompagnées à l'orgue par madame Jorro. (communication de Jean Lefèvre)
Le père Pairel salésien de Don Bosco (1901-1981)
Qui ne l'a vu arpenter à grandes enjambées, favorisées par une courte soutane,
la barbiche au vent, la rue du Colonel Driant, allant de l'église d'Eckmühl
au patronage Don Bosco, doublant le bon chanoine Tranier, à l'allure distinguée...
Il déployait de la sorte une énergie qu'il mettait au service des jeunes du
quartier, avides des jeux, que les bons Pères savaient utiliser pour les attirer
et leur enseigner la foi chrétienne. Le parcours sacerdotal du P. Pairel en
est une démonstration probante. Albert, Isidore Pairel naît le 25 novembre 1901,
dans une famille profondément chrétienne, à Cornillé (Ille-et-vilaine). Benjamin
de la famille, il perd son père à deux ans. Sa maman, couturière, élève seule
ses cinq enfants. C'est dans le collège des Salésiens sur l'île de Guernesey
qu'éclôt sa vocation. En 1920, il est à Château-d'Aix, dans la Loire, pour effectuer
son noviciat et ses études de philosophie. Après avoir fait sa profession perpétuelle
à Turin, il suit les cours de théologie à La Crocetta, à Alger et à La Marsa.
Il est ordonné prêtre le 2 février 1930 dans la Cathédrale de Carthage. Parallèlement
à ses études cléricales, il enseigne à Bouisseville, Alger, La Marsa. Mais sa
grande oeuvre s'exerce surtout au "patro " d'Eckmühl à deux reprises de 1934
à 1948, sauf ïnterruption pendant la guerre 39-45, et de 1952 à 1962.
Entre-temps, il n'était pas très loin, à Bouisseville dont il restaura avec
l'aide de M. Dominique MULAS coadjuteur Salésien, les bâtiments du pensionnat
quelque peu mis à mal par les soldats américains pendant la période 1942-1945.
Au patronage son apostolat s'exerce auprès de centaines de jeunes, bien formés,
toujours fidèles aux enseignements des Salésiens. Dans cette tâche, il est aidé
par M. Fonclair, religieux salésien. Avec ce dernier, il est l'âme de l'institution,
mettant à son service ses talents de musicien, de metteur en scène, d'animateur
spirituel. Dans ce dernier registre, il fonde la Confrérie St. Louis, puis les
Cadets ,(sorte de mouvement de piété et de catéchisme de persévérance). Mais
le P. Pairel est un passionné de musique. Son art le pousse à créer une chorale
(les Ménestrels) de bonne renommée qui avec d'autres chorales oranaises, on
s'en souvient, donnèrent un relief saisissant aux obsèques de Mgr Durand, en
mars 1945, sous sa baguette de maestro. La chorale venait en renfort aux activités
théâtrales qu'il sait mener à bien avec ses jeunes: La Passion encore jouée
de nos jours grâce à ses élèves, La Pastorale, Tarcisius pour évoquer seulement
le théâtre chrétien. Mais il y avait aussi d'autres spectacles plus légers.
Ses anciens du "patro" s'en souviennent encore aujourd'hui: il savait manier
la pelote ou jouer au ballon avec eux, mais il savait surtout les entraîner
à la chapelle pour la prière, leur dire "le mot du soir ", les faire réfléchir
aux devoirs des chrétiens. Mais ceci ne s'improvise pas! Ce prêtre est d'une
spiritualité profonde. Dans le sillage de Saint François de Sales et de Don
Bosco, il a su se forger un idéal qu'il transmet à sa jeunesse qui garde l'image
du prêtre. Au jour de ses obsèques le 6 mars 1981, à La Navarre, le Père Linel
provincial des Salésiens disait: << Il a été au milieu de nous comme un signe
de la pitié de Dieu avec tout ce qu'un signe a de caché. Son regard longtemps
tourné en lui-même ne nous disait plus tout à fait ce qu'il était.Il restait
une âme silencieuse, discrète mais qui a su se donner, peut-être tout donner,
dans l'action éducative et apostolique auprès des jeunes comme dans la maladie.
Tandis que la musique, seule, sans doute a révélé ce qu'il portait en lui de
sensibilité et d'intuition de la beauté>>. Louis ABADIE Union
n° 139 Juin 2006
la Joyeuse Harmonie
Il ne faut pas oublier la Joyeuse Harmonie du patronage salésien du quartier de la marine.- brillante phalange musicale, qui rehaussait le niveau de la cérémonie de la fête de Jeanne d'Arc dont la statue ornait la place de la cathédrale. Elle accompagnait la Cantate à ste Jeanne d'Arc de Noyon, chantée par les deux chorales réunies sur les marches de la cathédrale.La joyeuse Harmonie encadrait aussi la procession de la fête du très Saint Sacrement qui se déroulait au mois de juin dans les rues autour de la cathédrale et du square Garbé.Elle alternait marches religieuses et chants sacrés. (Echo de l'Oranie n° 308) et site internet : http://judb.free.fr/joyeuse.union/